Nounou McVeil (Twigg & Eva/Dm)

Twigg sortis de la salle de bain en terminant de boutonner sa chemise. Il parcouru du regard son petit loft et soupira. Depuis qu'il y habitait, soit depuis presque quinze ans, jamais il n'avait vu un tel désordre... Entre la mission qu'il avait effectuée avec Arès et Ace, ses rencontres préliminaire à son retours chez les White Lances, son travail au Scavenger et les longues heures qu'il devait passer à s'occuper de la petite, le vétéran n'avait eut pour ainsi dire ni le temps ni l'énergie de faire le ménage. Ce n'était rien de catastrophique pour un œil extérieur: une petite pile de vaisselle salle, un panier de vêtements sales plein et quelque jouets éparpillés dans le salon... mais pour Twigg s'en était déjà trop.

Dans l'ensemble, le militaire se débrouillait plutôt bien avec la petite. Cela lui demandait une énergie surhumaine, mais somme toute il était parvenu à fournir à la petite tout ce dont elle avait besoins... excepté du temps. Une fois les quelques règles de base instaurées (et suivies avec plus ou moins de rigueur) son hôte blond s'était installée comme chez elle. Le vieux fauteuil de cuir était tout ce qu'il avait à lui offrir comme matelas, mais elle semblait plutôt bien s'en accommoder. Le seul problème auquel il se heurtait: trouver une manière d'occuper Mary. Il y avait longtemps que Thorry s'était débarrassé de ses souvenirs d'enfance, il avait donc dut développer des trésors d'imagination simplement afin de trouver quelques jouets à son invitée.

Le soldat jeta un bref coup d'œil à la pendule avant de commencer à attacher ses bottes. Neuf heures du soir... l'heure de se mettre en chasse. Cela faisait maintenant quelque jours que Mary habitait chez lui et c'était la première fois qu'il pouvait sortir pour tenter de trouver des informations sur la mère de cette dernière. Il avait appelé Eva pour lui demander de venir s'occuper de la petite et quand elle avait entendu la raison de sa petite escapade nocturne elle avait acceptée de venir veiller sur la petite jusqu'au petit matin.

Twigg se redressa, fit un peu de ménage et s'assura qu'il n'avait rien oublié. Si ce n'était de la matraque rétractable qui gonflait la poche de son manteau et du couteau dissimulé dans sa botte on aurait put croire qu'il partait simplement passer une soirée avec des amis... Il avait même préparé un repas d'avance pour qu'Eva n'ait pas à cuisiner! Voyant qu'il ne lui restait plus qu'à attendre l'arrivée de la cyborg avant de pouvoir mettre les voiles, il se dirigea vers le salon. C'était la partie du loft dont Mary avait pour ainsi dire prit contrôle, aussi savait-il bien qu'il la trouverait là.

"Eva devrait arriver bientôt pour s'occuper de toi... Je vais rentrer tard, mais elle ira te border à ma place."

Il attendit une réaction quelconque de la part de la petite, espérant intérieurement qu'il n'allait pas laisser une bombe à retardement entre les mains d'Eva.

Twigg soupira... aussi étrange que cela puisse paraître il devait admettre qu'il aurait de loin préféré passer sa soirée de libre auprès de Mary qu'à courir les rues. Il s'en voulait de laisser la petite seule comme il le faisait mais... ces quelques heures pouvaient être déterminantes pour son futur. Comme il le faisait souvent depuis qu'il avait sa garde, le vétéran s'approcha doucement de Mary et s'agenouilla près d'elle. Il passa un bras autours d'elle et lui caressa doucement les cheveux de l'autre.

"Tu vas voir, Eva est bien meilleure que moi pour chasser les mauvais rêves."

Twigg essayait de sourire, avec plus ou moins de succès... Il ne lui parlait pas d'un ton enfantin, sachant pertinemment qu'elle comprenait très bien ce qu'il lui disait. Il s'apprêtait à continuer quand Eva frappa à la porte.

"Une minute!"

Le militaire essuya délicatement les larmes de la petite et alla délicatement chercher son regard.

"Tu n'as pas à t'inquiéter... je vais revenir aussi rapidement que je le pourrais pour m'occuper de toi, je te le promet. Et puis ce n'est pas comme si je te laissais entre de mauvaises mains..."

Après une dernière étreinte, Twigg se leva et alla ouvrir la porte a son amie. Il l'invita à entrer, la débarrassant de son manteau avant de lui faire une petite visite des lieux.

"Je te remercie vraiment beaucoup d'être là... je dois avouer que je ne savais pas du tout qui appeler à l'aide!"

Il était visiblement un peu nerveux de laisser la petite seule... c'en était presque drôle: voir ainsi le militaire s'essouffler à ce que tout soit parfais était un spectacle assez particulier. Mais après tout, c'était la première fois que Mary allait passer une nuit sans lui.

"Donc voilà... si tu as besoins de quoi que ce soit j'ai laissé un peu d'argent dans le tiroir. Je ne sais pas exactement quand je rentrerais, alors tu peux utiliser mon lit si jamais tu n'es plus capable de tenir, quitte à ce que tu partes demain matin. La petite dors en général assez bien mais elle fait des cauchemars... alors ne t'étonne pas trop si elle vient de trouver pendant la nuit."

Le militaire prit une grande respiration et alla prendre son manteau. Il resta un instant sur le pas de la porte, indécis avant de se diriger vers Mary et la prendre dans ses bras.

"Sois sage... je reviens bientôt."

Il se détacha d'elle, puis se tourna vers Eva.

"Merci encore infiniment... je te revaudrais ça. Est-ce qu'il te manquait quelque chose?"

Thorry était prêt à partir... Il ne lui manquait plus que le feux vert de sa "gardienne" attitrée.

-Elle est gentille madame Eva?

La gamine avait fini par obtempéré. Lorsque le soldat vint ouvrit la porte à Eva la médic lui offrit un grand sourire. Elle avait encore le front coloré de bleu et enflé. Des pansements de rapprochements décorait sa plaie.

-Salut soldat! fit-elle en enlevant son manteau.

Elle avait l'air fatigué mais semblait tenir le coup. La jeune femme entra dans l'appartement en le voyant faire son manège. Elle le suivit pour la visite des lieux.
Eva avait un sourire au coin des joues, voir le soldat ainsi s'inquiété était en quelques sortes mignon. Elle posa son regard sur la petite lorsqu'il la prit dans ses bras et espéra presque intérieurement qu'il ne retrouve pas sa mère. La petite lui faisait un bien fou.

Lorsqu'il tarda a partir elle prit la petite dans ses bras et mis sa main de libre sur l'épaule de l'homme.

-Va t-en, on va bien s'en sortir. On a tout le nécessaire et on va dormir toute les deux a ton retour...

Elle se pencha pour lui chuchoter à l'oreille.

-Fait rien de stupide Torry McVeil... je suis sérieuse.

Eva porta un dernier regard sur le soldat et le poussa à l'extérieur de l'appartement en fermant la porte.

Twigg hocha gravement la tête en réponse à la demande d'Eva. Il fut un temps, pourtant pas si lointain, où il aurait rit de cette recommandation. Mais à présent... Il n'avait pas la possibilité de faire une connerie: trop de choses dépendaient de son retours. Il jeta un dernier regard derrière lui avant de passer la porte. Il sortis rapidement à l'extérieur, enfourcha sa moto-jet et se mit en route. Eva aurait peut-être été inquiète en voyant que le militaire avait laissé son épée attachée sur le véhicule... Il espérait ne pas avoir à s'en servir, mais il s'était trouvé trop souvent prit par surprise pour ne pas prendre cette précaution.

Le vétéran prévoyait visiter plusieurs endroit ce soir: il avait pour une fois beaucoup de temps devant lui et il comptait l'utiliser au maximum... le premier arrêt prévu était la ruelle dans laquelle il avait trouvé Mary. L'enlèvement avait beau dater de quelques jours peut-être trouverait-il une trace quelconque: une cartouche vide, une tache de sang... une piste quelconque qui pourrait au moins lui donner quelques indices sur la localisation de la mère de la petite ou sur qui étaient les instigateurs de l'enlèvement. C'était mince mais ça valait le coup d'essayer. S'il ne trouvait rien il ne lui resterait plus qu'à essayer de trouver un témoins ou un endroit où la disparue avait des chances de s'être retrouvée... Aussi pénible que soit cette pensée il était très probable qu'il ait à rendre visite au bordel de Beltramini. La fillette n'avait put lui donner aucune information sur les ravisseurs, ni même sur ce qui s'était passé exactement... il n'avait comme seule aide qu'une description approximative de sa mère: Laurence Leblanc. Le White Lance espérait que ce soit suffisant...

Chemin faisant Thorry ne put s'empêcher de sourire devant l'ironie de la situation: il s'inquiétait et il avait peur parce que maintenant il avait des responsabilités. C'était exactement la raison pour laquelle Twigg n'avait jamais accepté de promotion au sein des White Lances! Pendant des années il avait refusé le poste de sergent pour finalement se retrouver responsable d'une petite fille... Ses supérieurs auraient probablement éclaté de rire en le voyant.

Le militaire stationna son véhicule quelques coins de rue plus loin et commença à se diriger vers ce qu'il croyait être l'intersection où Alex et lui avaient trouvé Mary. Il sortis de son manteau une petite lampe de poche et commença à examiner les lieux, essayant de voir si il y avait des traces de lutte, des impacts de balle, des traces de sang... Il regardait aussi attentivement si une fenêtre bien placée aurait put offrir la possibilité à quelqu'un d'assister à la scène. Twigg n'était pas détective... mais il avait vu assez de champs de batailles pour savoir exactement ce qu'il cherchait.

Après s'être remis de sa surprise, Twigg s'avança vers le rédemptionniste et serra vigoureusement la main qu'on lui tendait. Il n'avait aucune idée de la raison qui poussait Alex à être dans cette ruelle à cette heure, mais cela importait peu: sa présence allait grandement avancer les choses. À sa question il haussa tristement les épaules.

"Pas grand chose... tout à l'air de s'être passé très rapidement. Tout ce qu'elle a put me donner c'est que sa mère était blessée au ventre lorsqu'elle avait disparue. J'ai une petite description physique de sa mère, mais Mary n'a été capable de me dire rien d'autre..."

Le soldat regarda la scène une dernière fois avant de se retourner vers l'homme au masque à gaz.

"Tu as trouvé une piste? Quelque chose qui pourrait nous mener vers le lieux où tout s'est passé, ou du moins qui pourrait nous donner une idée sur qui à fait le coup?"

Twigg resta silencieux un moment. Pas étonnant que la petite fasse des cauchemars... il n'avait pas passé beaucoup de temps à penser à ce que la petite avait traversé, étant plus occupé à meubler le présent qu'à remuer le passer. Maintenant il le regrettait amèrement. Il connaissait lui aussi beaucoup de vétérans qui étaient restés marqués après une blessure ou un combat mais... merde. Être obligé de passer a travers cette épreuve si jeune était une épreuve que personne ne devrait subir. Il allait sans doute falloir beaucoup de travail pour ramener la petite à un état normal... bien que Twigg était bien placé pour dire qu'on ne se remettait jamais totalement d'une expérience comme celle-là.

"La petite est chez moi, Eva s'en occupe. L'immeuble me semble être un bon point pour commencer les recherches, mais si on ne trouve rien il va falloir improviser. Elle peut être n'importe où dans le district mais il y a quand même deux ou trois endroits où elle est plus à même d'avoir été emmenée. Des bordels, des planques de mercenaires ou de prêteurs sur gages... Le moindre indice aidera à réduire considérablement cette liste..."

À la remarque qu'Alex passa sur son visage Twigg eu un sourire. A bien y penser le militaire n'était pas vraiment mieux placé que le rédemptionniste: sans son uniforme il avait l'air d'un tueur à gage. Il pouvait facilement effrayer les gens, mais attirer leur collaboration était une opération plus délicate pour lui.

"Mène-moi au bâtiment... on commencera par suivre les traces, histoire de voir si on peut trouver quelque chose dans le lieu où ça c'est passé... et ensuite on verra si un des locataires a vu quelque chose et veut parler. Je te suis."

Le militaire se dirigea vers le bâtiment, incertain de ce qu'il allait y trouver.

"T'as aucune information concernant le père??" demanda Alex en tournant finalement sur lui même pour biffurquer dans une rue et y mener le soldat. Ils arrivèrent à un bloc appartement très sale. La porte tenait a peine sur ses gonds.

Cerberus resta à l'extérieur du bloc appartement. Quant à Alex il entra avec Twigg et montra des traces de sang menant a un appartement. La porte avait été mal fermé, seulement appuyé sur le cadre de porte. Sur l'étage il y avait 3 autres portes menant a des appartements.

"C'est moi qui a fermé la porte comme ça.. j'ai pas osé entré..."

Alex semblait nerveux et resta dans le corridor a se balancer d'un pied à l'autre les mains dans les poches. Il ne semblait pas vouloir aller plus loin.

De l'autre côté de la porte, il y régnait un désordre monumentale avec du sang a plusieurs endroits. Mais au delà de la scène de crime, on pouvait y déceler un petit un et demi où une mère avait tenter du mieux qu'elle le pouvait d'élevé sa fille malgré la détresse qui entourait cette famille.

Il n'y avait qu'un grand lit, la mère dormant surement avec la fille. Une petite table, une minuscule cuisine et très peu de jouets. La pièce avait semblé lumineuse, des dessins d'enfants accrochés sur les murs faisant office de décorations.

"J'ai regardé moi aussi, mais je suis pas capable de me résoudre a rentré la dedans..." fit Alex visiblement très mal à l'aise.

"Non... Mary ne l'a jamais connu. Il doit avoir abandonné la mère ou être mort à la naissance de la petite."

Twigg resta sur le pas de la porte un moment, comprenant parfaitement pourquoi Alex n'avait put se résoudre à entrer. Mais d'un autre côté... il était nerveux depuis un bon moment maintenant. Était-ce toute cette situation qui rendait mal à l'aise le rédemptioniste ou se passait-il quelque chose dont il ne savait encore rien? Savait-il plus de chose sur cette affaire qu'il ne le laissait paraître? Avant de pousser la porte il se tourna vers lui, déposant une main sur son épaule.

"Tu peux m'attendre dehors, si tu préfères... Essaye de voir si tu ne serait pas capable de trouver d'autres traces que celles de Mary. Je ne prévois pas en avoir pour longtemps."

La proposition était lancé avec délicatesse, le militaire ne voulant pas froisser Alex. Mais malgré son air affable le White Lance commençait à se méfier. Il prit ensuite son courage à deux main et poussa la porte, pénétrant d'un pas lent dans l'appartement de la famille Leblanc.

Il resta d'abord figé devant le chaos qui régnait en maître devant lui. Table renversée, vaisselle cassée... Les ravisseurs devaient avoir fouillé l'appartement à la recherche de quelque chose... mais il y avait aussi eu une lutte féroce, à voir la grande quantité de sang séché qui maculaient les murs et le plancher. Twigg espérait seulement que celui-ci ne soit pas uniquement celui de la mère... les chances de la retrouver vivante dans le cas contraire étant significativement plus hautes. Le militaire passa l'ensemble de l'appartement au peigne fin, essayant de ne pas se laisser distraire par l'aura familiale qui se dégageait encore très fortement du lieu. Il mit le pieds par mégarde sur l'un des dessins que Mary avait fait... plusieurs traits colorés se réunissaient pour former une sorte de créature. laquelle? C'était difficile à dire à cause du sang qui était venu tacher le papier. Il était à la recherche de n'importe quoi n'étant pas à sa place dans le désordre monumental qu'était l'appartement: un impact de balle, une cartouche vide, une arme laissée derrière, un coffre-fort vide ou dissimulé... n'importe quoi.

Quand il eu terminé sa fouille il sorti de l'appartement en fermant la porte derrière lui. Complètement. Il était très peu probable que quelqu'un entre de nouveau dans cet appartement, qu'il retrouve Laurence Leblanc ou non. Il se dirigea ensuite vers la première porte et frappa à la porte. Il attendit dans une position aussi professionnelle et aussi peu menaçante qu'il était capable d'adopter.

pas de réponse... Il recommença son manège à la deuxième porte sans plus de succès. Lorsqu'il frappa à la troisième porte son cœur fit un bond dans sa poitrine: il entendait des pas se diriger vers la porte.

"Attendez!"

Twigg s'était un peu avancé, mettant son pieds dans l'embrasure pour empêcher la vieille de fermer la porte. La vieille n'était manifestement pas en mesure de lui dire ce qui s'était passé, mais peut-être serait-elle à même de lui donner des informations concernant Laurence? Ses fréquentations, ses dernières paroles, qui pouvait avoir fait le coup...

"Écoutez je... il s'est passé quelque chose et la jeune dame dont vous parlez a disparue. Nous craignons qu'il ne lui soit arrivé quelque chose de grave: nous avons retrouvé la petite à demi-morte dans une ruelle à quelques pas d'ici."

Le militaire parlait sans pouvoir empêcher une petite note d'urgence de faire trembler sa voix. Il prit une grande respiration avant de continuer.

"Je suis à la recherche de Laurence et je n'ai pour ainsi dire trouvé aucune trace, aucun indice de ce qui a bien put lui arriver. Tout ce que vous pouvez me dire me sera d'une aide très précieuse."

Il se tût, laissant le loisir à la dame de réfléchir. Si la mère de Mary était une prostitué les hommes de Beltramini devenaient une possibilité de plus en plus menaçante. Mais il gardait espoir: peut-être s'agissait-il simplement d'un prêteur sur gage qui voulait la forcer à rembourser sa dette ou d'un proxénète mécontent?

Après un remerciement silencieux, le militaire laissa la porte se fermer et resta un moment sans bouger avant de quitter lentement le bâtiment. Il était perdu au milieu de ses pensées sombres, essayant d'envisager la suite des choses... En sortant de l'immeuble il se dirigea vers Alex pour lui faire le topo.

"L'appartement ne renfermait aucun piste. Trois trous dans le mur, difficile à dire s'il s'agissait de coups de poing ou d'impact de balles. Peut-être même les deux. Aucune douille, même les balles ont étés retirées... Ce sont des professionnels qui sont passés ici. La voisine m'a appris que la mère de Mary était une prostituée qui trempait dans pas mal d'affaires assez louches. Elle n'a pas put me dire ce qui s'était passé, mais elle a put me donner un nom: Axel Lambertrand..."

Le militaire s'arrêta un instant: il avait déjà entendu ce nom et cela n'augurait rien de bon. Un proxénète du souk profond. a bien y penser il aurait presque préféré que ce soit Beltramini qui soit le coupable: la suite ne s'annonçait pas particulièrement propre. Mais au moins il savait où aller. Le soldat planta son regard dans celui du rédemptionniste. Ce dernier pouvait y lire une grande résolution.

"Je pars pour le souk profond. Si tu veux tu peux m'accompagner, mais... Je n'ai aucune idée de ce que je vais y trouver ni même si je vais trouver quoi que ce soit. C'est la seule piste que j'ai et je compte bien la suivre."

Le sous-entendus était clair... après le malaise qu'Alex avait eu en face de l'appartement des Leblanc il ne savait pas comment il se gérerait dans le souk profond. De ce qu'il en savait, ce genre de tableau risquait de faire irruption à chaque coin de rue.

La tête remplie d'idées noires le militaire enfourcha sa moto-jet et commença à se diriger vers la partie plus sombre de la ville. Plus la soirée avançait et plus les chances de retrouver la mère de Mary en vie diminuaient... Toutefois, même s'il tombait sur un cadavre il aurait une réponse à apporter à la petite fille. Le White Lance stationna sa moto-jet près d'un bar du souk. Il hésita un moment, puis fixa à son dos son épée bâtarde avant de continuer à pieds vers le bordel de Lambertrand. Il espérait seulement ne pas être en train de briser la promesse faite à Eva.

Le militaire essaya de se faire discret... Il n'avait pas la gueule pour jouer aux clients réguliers ou aux jeunes premiers aussi ne prit-il pas la peine de jouer la comédie. Pour ne pas avoir l'air louche il prit tout de même son temps pour faire un choix. La jeune femme qu'il pria de l'accompagner était un peu plus en retrait des autres et portait une marque encore violacée (seulement à demi couverte par du fond de teint) à son œil droit. Une fois les présentations faites et le tarif de la jeune femme réglé (d'avance et non négociable), le militaire se dirigea de nouveau vers l'entrée du bordel.

Au moment de passer la porte, il avisa un moment le gorille qui la gardait... il ne pourrait manifestement pas entrer dans le bâtiment sans ses armes, mais il espérait qu'il pourrait au moins conserver le couteau dissimulé dans sa botte. Une fois à l'intérieur il ne resterait plus qu'à trouver un moyen de parler à Lambertrand...

La jeune femme s'était avancé en espérant que ce ne soit pas elle. Elle avait l'air sous des effets de quelconques drogues et ne marchait pas droit du tout. Elle débita la chanson qu'elle disait a chacun et s'accrocha au bras du soldat pour se rendre jusqu'à la porte. Elle avait les yeux foncés et tristes et ses cheveux noires allait jusqu'à ses fesses.

Le portier jaugea de la tête au pied Twigg et ne tendit que la main pour avoir les armes que le soldat portait sur lui.

-Tu les récupèreras a ta sortie, amuse toi bien. dit-il d'un ton neutre et morne.

La jeune fille tira un peu sur le bras du soldat et le conduisit dans la chambre qui lui était destiné. L'endroit de l'intérieur était insolite. Tout avait l'air d'un paradis de petite fille, cependant les couleurs qui ressortaient n'étaient pas dans les teintes de roses bonbons mais dans le noir, le brun, le sale et le décrépit.

Son ticket d'entré le poussa dans une chambre et s'affaira rapidement a lui enlever son manteau pour en laissant ses mains parcourir son coeur. La jeune fille semblait résolu a faire le tout rapidement. Combien d'homme lui était passé dessus ce jour là? Elle agissait rapidement. Une fois le manteau enlever elle alla le porter sur une chaise et enleva sa petite camisole dévoilant le haut de son corps flambant nu.

-Alors, qu'est-ce qui te ferais plaisir? fit-elle en s'avançant vers lui d'une démarche aguichante. Elle commença a se frotter sur lui et commença a s'attaquer a sa boucle de ceinture.

Dès qu'il fut entré dans la chambre et que la jeune femme eu refermé la porte derrière lui, le militaire commença à penser à la suite des choses. Il ne pouvait manifestement pas simplement sortir et se diriger vers le bureau d'Axel... d'abord il n'avait aucune idée de la localisation du bureau, ensuite il n'avait aucune envie de cogner à chacune des portes jusqu'à ce qu'il tombe sur la bonne. Il se défit de son manteau machinalement, mais posa fermement sa main sur le poignet de la jeune femme lorsqu'elle essaya de lui enlever son pantalon. Il observa un instant la jeune femme, essayant d'adoucir un peu son visage pour ne pas l'effrayer.

"Non... pas de ça maintenant. J'aimerais parler un peu avant, si tu veux bien."

Il se dirigea vers son manteau et sortis de sa poche les crédits nécessaires pour payer les services de la pute. Il laissa le tout sur la table de chevet pour signifier clairement à la jeune femme qu'elle allait être payée pour la discussion. Il aurait bien ajouté un extra pour s'assurer de sa collaboration, mais dans ce genre d'institution c'était a peu près la pire gaffe qu'il pouvait faire: la jeune femme n'en aurait jamais vu la couleur.

"Je suis venu ici en espérant faire la connaissance d'une dame dont on m'a beaucoup parlé... Laurence Leblanc. On m'a dit qu'elle entretenait des liens avec Lambertrand. Est-ce que tu peux me dire quoi que ce soit à ce sujet?"

Twigg jetait de fréquents coups d'oeil à la seconde porte de la chambre, se demandant bien à quoi elle pouvait mener. Il la pointa à la jeune femme.

" C'est une porte servant au personnel?"

Les informations pleuvaient sur le militaire au même rythme que les caresses. La situation plutôt tendue de son point de vue empêchaient celles-ci d'avoir aucun effet réel, mais Twigg joua le jeu. Il enlaça aussi habilement qu'il le pouvait la jeune femme, l'entrainant vers le lit.

"Qu'est-ce que tu veux dire? Qu'Axel nous surveille en ce moment?"

Twigg retira sa chemise, la jetant à côté de son manteau. Il profita du mouvement pour jeter un coup d’œil au plafond de la salle, à la recherche d'une caméra quelconque. Donc, selon toute vraisemblance, Laurence était ici... en tant que tel il pouvait simplement quitter la chambre, défoncer la porte dérouillée et la récupérer avant de s'enfuir avec. Mais seulement il ne donnait pas cher de la santé de la jeune prostitué qui risquait en ce moment beaucoup en lui disant ce qu'elle lui disait. Il fallait qu'il trouve un moyen de sortir de la chambre sans alerter tout le personnel. Il s'étendit sur le lit crasseux, ramenant nonchalamment une partie des couvertures par dessus lui.

"Comment je peux sortir d'ici sans attirer l'attention? tu crois qu'il va gober si on fait semblant?"

Le militaire continuait de jouer le jeu, mais manifestement il était lui aussi de moins en moins à l'aise. Une souricière indescriptible se refermait lentement sur lui... Même s'il acceptait de se prêter au jeu et d'aller jusqu'au bout il doutait très fortement d'être en état de mener la chose à bien. Il en était tout simplement incapable... Il lui fallait un échappatoire, une occasion quelconque. Un éclair frappa le soldat... il espérait seulement que se serait suffisant. Interrompant graduellement la séance de caresses, le militaire sortis du lit et se tint un moment sur le bord avant de se lever.

"Il y a des toilettes sur l'étage? Je crois que je vais avoir besoins d'un tout petit moment... avant de passer aux choses sérieuses."  

Twigg regardait avec regret la prostituée. Il espérant sincèrement que son choix ne lui apporterais pas de problèmes... mais c'était le seul qu'il était en mesure de faire. Il attendit la réponse de son informatrice, gardant un œil sur la porte du fond. S'il pouvait sortir de la chambre il aurait peut-être une chance d'agir rapidement et discrètement...

La jeune fille tenta de le ramener au lit mais lorsqu'il se leva elle jura dans l'oreiller et se leva d'un bond pour rejoindre une commode. Elle en sorti un petit pistolet et le pointa sur le soldat. Ses traits étaient déformés par la colère et elle tremblait.

Elle ne portait qu'encore qu'une petite jupette qui n'était qu'entre autre un bout de tissus noué. Elle tentait de visé mais elle n'avait aucun entraînement à l'arme.

-Si tu te sauves, ils vont me tuer... t'as choisi le mauvais poisson... ils m'ont déjà battu si je tente de fourrer Axel jsuis pas mieux que morte!

Elle était terrorisé.

-C'est quoi tu l'as connais Laurence?! C'est parce qu'elle est plus belle que toute nous?! Pourquoi c'est pas moi qu'on vient chercher dans se merdier...

La pute fit volte-face dans sa décision et ramena l'arme contre sa tempe.

-De toute façon je suis prise ici... vas-y sauve là... tu vas avoir quelques secondes d'avance pour te sauver par la porte du personnel... je penses que Laurence est au bout a droite j'ai entendu gémir..

Elle ferma les yeux et appuya sur la détente. La détonation retentit dans tout le bordel et c'est comme ci le temps s'arrêtait. Déjà ont entendait des bruits de pas de courses au travers de cri de femme terrorisé.

Twigg resta paralysé le temps d'un battement de cœur, la main encore tendue vers la femme dans un geste vain pour l'arrêter. Puis, alors que les premiers cris retentissait, il s'élança vers la porte du personnel. Pourquoi? Pourquoi elle avait fait ça, merde! Si elle voulait sortir d'ici il l'aurait amené avec elle! Il aurait...

Le militaire faillit trébucher en passant le cadre de la porte. Il serra les dents: ce n'était pas le moment de penser! C'était le moment d'agir! Le bordel était sans dessus-dessous en ce moment: ce n'était qu'une question de secondes avant qu'ils ne trouvent le cadavre de la prostitué. Avec un peu de chance une bonne partie des gardes seraient aussi attirés par le bruit. Il devait saisir cette chance pour ramasser Laurence et sortir d'ici: la cohue générale lui donnerait l'occasion idéale pour le faire sans être remarqué.

Malgré tout... Dans le corridor résonnant seulement au rythme de ses pas précipités, la détonation du pistolet faisait encore écho dans l'esprit de Twigg... Une nausée inexplicable montait en lui, lui sciant les jambes. Il la fit taire violemment, mettant un pieds devant l'autre sans s'arrêter jusqu'à se qu'il se trouve devant la porte indiquée par la pute. Il ne prit que le temps de regarder dans le corridors pour voir si quelqu'un s'y trouvait avant de reculer de quelques pas et de projeter don pieds vers la porte. Le bois de mauvaise qualité n'offrit presque aucune résistance, permettant au militaire d'entrer dans la salle.