Michel Seraf ~ Incomplet

La terre souffre de la folie de l’homme, elle nous le fait sentir et depuis nombres d’années, ne nous le fait vivre. Dieu a rappelé à lui nombre d’entre nous au courant du siècle dernier, laissant lors de son jugement dernier que la vague image de l’espoir d’une renaissance qui tarde à venir. Et elle tardera, car l’homme, toujours soumis au serpent, ne semble pas avoir compris de ses précédents péchés, le régime de la terreur toujours d’actualité.

Qu’adviendrait-il si un ange parviendrait à se glisser parmi eux?

Encore faudrait-il qu’il ne soit qu’un homme parmi les hommes, qu’un humain capable d’être et de survivre malgré la volonté de la terre à se défaire d’eux. Il ne devrait pas revêtir la triste apparence des irradiés, ni les habits de ces bêtes humaines qui n’aurait pas l’apparence ou la compréhension divine. Il faudrait qu’il soit à la tâche de comprendre le mal qui consume sa terre mère, qu’il soit apte à différencier le bien du mal. Il ne faudrait pas qu’il soit corruptible, malgré les mensonges qu’il devrait prononcer pour survivre. Mais homme, cet ange ne serait pas munit de la sainte pureté….

Mes enfants, mes biens tristes enfants…. Vous vous égarez encore, mais j’ai espoir que la mémoire revienne, espoir que cet être soit bientôt, et qu’il puisse grandir, emportant avec lui la renaissance de cet arbre, hélas, consumé…

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Né d’un homme et d’une femme, de deux être qui s’aimait au sein de la guerre, Michel est venu sur la terre en tant qu’homme. Dans un coin reclus du district 6, entre un revendeur de drogue et une piètre marchande d’arme de poing et de ces petits pistolets délicats trouvés dans une bourse ou deux de défunts, cet être braillard naquit dans la douleur et le sang, sous la mort. Sans véhicule, éloigner de l’hôpital, sans drogue assez faible pour soulager la triste mère, ce fut un être sans difformité qui déforma la réalité en entrant dans ce monde. Un garçon qui déchira le monde le précédant en laissant un père démuni et une mère défunte en franchissant ce monde. Cette déchirure, qui fit du vendeur par la suite qu’un consommateur endetté, se rendit aussi loin que le désespoir peu nous mener lorsque le cœur nous est arraché.

Alors Michel fut vendu à un homme bien propre, bien riche, peut-être que ce dernier avait vu l’étincelle dans les yeux de l’être encore bambin, ou peut-être avait-il simplement eu une étrange intuition, mais ce ne sont pas les raisons qui comptèrent à ce moment-là, mais les faits. Par la suite, ce sombre passé fut laissé au temps et à l’oubli, leurs noms indiffèrent, et la mort de son père plus que probable.